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PEYRET TAUPIN
TAUPIN : insecte élatéridé à la larve phytophage. Un des plus dangereux ennemis de la pomme de terre!
Le Taupin F-APAI fut le premier construit à Hussein-Dey (Algérie). Il y effectua son premier vol le 26 juillet 1938.
Ses couleurs sont courantes à cette époque. Peinture générale couleur alu. Pour les filets de décoration et les immatriculations, j’ai opté pour du rouge bien que le bleu soit une autre possibilité.
Les marquages de dérive sont une interprétation de ce qu'il est possible de deviner sur les rares documents photo concernant le F-APAI. "Le Taupin" et son graphisme semble être standard, quant au numero de série retenu: le 4, il est purement hypothétique.
Un peu d'histoire
Louis Peyret, était un adepte de la formule des double-monoplans (ou monoplans-tandem) permettant un contrôle de l’avion aux plus basses vitesses.
A la suite du succès de son planeur « Alérion » de même formule, il construisit une version motorisée de ce dernier.
Ainsi, le 17 aout 1929, tiré par un moteur ABC de 28cv, décolla pour la première fois le double monoplan Peyret type VI.
En 1935, à la mort de Peyret, la S.F.C.A. (société Française de Construction Aéronautique), en acquit les droits de construction et le baptisa Taupin.
Le premier exemplaire produit obtint son certificat de navigabilité le 10 juillet 1936 (F-AOLU). Il remporta le rallye international de Zurich, catégorie « avions légers ». Le Taupin fut produit, à partir de mars 1937, à une cinquantaine d’exemplaires.
La S.F.C.A. en décentralisa la production en Algérie à Hussein -Dey en confiant la réalisation à l’entreprise de menuiserie locale CNL.
Une dizaine de Taupin y furent construits, dont deux biplaces, mais la guerre arrive et arrête la suite de la série. Au total, 48 exemplaires furent produits. Des deux exemplaires qui ont traversé la guerre sans dommages, un seul était encore en état de vol en 1970, le n°10 semble t’il, immatriculé (F-AZBC). Il faisait alors partie de la collection de Jean Salis à La Férté Allais.
A propos de cette nouvelle série de maquettes
De par leur originalité, nombre des sujets que je traite ne sont pas proposés sur le marché de la maquette dite « plastique ».
Désireux de les intégrer à leur collection, certains maquettistes les montent (avec talent) après en avoir ramené les planches à leur échelle favorite.
D’autres, férus d’histoire aéronautique, les assemblent tout simplement pour le plaisir de posséder la maquette d’un avion original et, qui plus est, français.
Si mon échelle favorite du 1/66 ne rebutera pas les premiers, elle peut constituer un frein pour les seconds.
C’est plus particulièrement en pensant à ces derniers que je lance une série de maquettes à la finition soignée, mais traitée de façon relativement simple (je n’ai pas dit simpliste), en proposant conseils et suggestions d’améliorations directement ici, sur mon site.
Documentation
Les Ailes du 12 janvier 1933 pour une présentation de l’avion Lire
Les Ailes du 27 juillet 1933 concernant le moteur Poinsard Lire
Aviation Magazine 692 d’octobre 76 retraçant l’histoire de l’avion Lire
Aviasport 305 d’octobre 79 pour une présentation du dernier exemplaire en vol (à l’époque) Lire
Quelques photos de la production de Taupin algérienne dont est issu le F-APAI Voir
Question plans, on retrouve le même "trois vues" dans toutes les revues. Sa publication au format réduit associé à un tracé approximatif, le rend difficilement exploitable tel quel. Il faudra faire avec, en y intégrant les quelques caractéristiques dimensionnelles connues.
Donnés techniques
Ci-dessous, une compil de toutes les données et renseignements techniques qui ont pu être recueillis et intégrés dans de la maquette.
Les Ailes
Aile avant envergure 8m40 prof 1m50
Profondeur aileron 0m30 court sur toute la longueur
Aile arrière envergure 6m40 prof 1m50
Profondeur aileron 0m34
Ailes entoilées
Flèche et dièdre 10 % pour les deux ailes.
Aile arrière calée négativement par rapport à l’aile avant
Fuselage
Section du fuselage de forme pentagonale constitué de 5 longerons dont une arête supérieure sur laquelle s’articulent les ailes. Revêtement en contre plaqué.
Dérive et gouvernail de construction analogue aux ailes.
Longueur maxi 5m840
Hauteur 2m72 en ligne de vol
Groupe moto propulseur
Moteur Mangin 32cv
La maquette
Si vous avez quelques maquettes en papier de bon niveau à votre actif, vous êtes en terrain connu et vous pouvez vous lancer directement dans le montage du modèle.
Pour les moins aguerris (ou les plus prudents), je suggère de se faire la main sur des photocopies des planches du modèle (papier 160g pour les planches 1 et 2 et du classique 80g pour les autres).
Les techniques et les moyens à mettre en œuvre concernant le maquettisme papier sont simples et relèvent souvent du bon sens. Pierre G. en propose une courte synthèse illustrée sur son site, ici : https://carton.pierreg.org/concep/conseils.htm
Les planches sont suffisamment explicites pour se passer d’une notice de montage pas à pas. Je me bornerai donc à expliciter certains points qui pourraient poser problème, et suggérer quelques améliorations pour rendre encore plus réaliste votre modèle.
Le montage des ailes
Pré-formage soigneux du revêtement Doublage de la nervure marginale Pose du revêtement du saumon
Le montage des 4 demi ailes est identique.
Le revêtement devra être soigneusement mis en forme avant collage sur la structure. De ce fait, il ne sera pas nécessaire d'encoller les champs des longerons (S16b, S17b). Le collage se fera progressivement en partant du bord d'attaque des nervures vers leur bord de fuite en veillant à ne pas introduire de vrillage.Le profil à double courbure est celui du vrai. Les nervures des saumons (S16c, S17d) sont doublées après pose du revêtement.
Si l’on prend soin de biseauter ces nervures additives (S16d, S17c) sur leur pourtour une fois celles ci en place, la pose des revêtements des saumons (15a/b,17a/b) une fois préformés ne pose aucune difficulté.
Terminé!
Le montage du fuselage
Réalisation des flancs Mise en place du poste de pilotage Un petit montage pour assurer un fuselage rectiligne
Le contre collage des faces intérieures et extérieures des flancs doit être réalisé avec précision et soin pour ne pas terminer avec un fuselage de forme « bananoïdale ».
Pour le tableau de bord. Chacun a sa méthode. Film transparent intercalé entre les repères 24a et 24b ou goutte de vernis sur les instruments.
Suggestion: représenter les lisses en relief dans le poste de pilotage et y rapporter l’ensemble des manettes comme visible sur la photo ci-dessus.
Positionner avec soin le poste de pilotage entre les flancs.La géométrie finale en dépendra. Comme vous pouvez le voir, deux planchettes de bois permettent d'aligner tous les éléments "à l’œil".
Fuselage rectiligne confirmé.
La dérive
Visiblement l'original à un profil dit "planche" vraisemblablement réalisé en tube soudé. Le réaliser en deux parties permettra de donner un angle au volet de dérive donnant ainsi un peu de vie au modèle.
Suggestion :Du fil de cuivre fiché dans l’épaisseur des âmes en carton (S12) et (S13) pourra faire office de charnière.
A noter sur la photo ci-dessus les renvois des différentes gouvernes et leurs cables de commande
Le moteur
Inconvénient, il se voit. Comme le nez au milieu de la figure, dirons certains. On peut se contenter d'en faire figurer uniquement les deux cylindres (10 et 10a), voir y adjoindre les caches culbuteurs (10b et 10c).
Suggestion:
Sans aller jusqu'à faire figure les boulons de la culasse (quoi que) il est relativement aisé de simuler les fils des bougies par du fil téléphonique dont la gaine sera du plus bel effet et les tubulures d'admission par du fil de soudure à l'étain de 1mm de diamètre facile à mettre en œuvre.
Les tubes des échappements, en forme de quarts de cercle, sont tirés de chutes de cartons.
Vous pouvez, comme moi, vous inspirer de ces deux photos pour représenter votre moteur.
Les mâts
Noter la liaison des ailes avant sur l'âme longitudinale à l'avant du fuselage.
La pose des mats les "verrouillera" dans la bonne position et assurera la rigidité de l'ensemble.
Une cale de 10° est indispensable pour assurer la géométrie parfaite des ailes.
Les ailes présentent un dièdre et une flèche de 10°. Difficile de se passer d'un gabarit (carton ou autre).
Les quatre mâts de l’aile avant sont identiques, facilitant ainsi la bonne géométrie de l'aile.
Les demi ailes avant sont collées de part et d'autre du renfort vertical du fuselage (S6), les quatre mats les » verrouilleront » en position (dièdre et flèche).
La mise en place des demi ailes arrières est identique, mis à part le fait que les mâts n'ont pas exactement la même longueur du fait de l'effilement de l'arrière du fuselage.
Les mâtereaux en U (X10 et X11) se positionnent entre les mats et l’intrados des ailes. Immobilisation de tous les éléments métalliques sur les ailes et le fuselage par une goutte de colle au fur et à mesure de leur positionnement.Suggestion : Le U peut être dissocié en 3 éléments collés un à un de façon à s’intégrer au mieux aux mats. Un peu fastidieux, mais le visuel y gagnera. Tous les collages peuvent être réalisés à la colle cyano qui a le désavantage d’être brillante en séchant ce qui n'est pas du meilleur effet si l'on a la main un peu lourde. Alternative: la colle à bois, mais un temps de séchage est nécessaire!
Le train d'atterrissage
Sa réalisation demande un peu de soin. La vue 3D de la page 5 est particulièrement explicite concernant la forme et la position des différents éléments.
Suggestion : Les roues peuvent être tournées. C'est simple et rapide. Accès au tuto ICI
Câbles et haubans
Difficile de se passer de la présence des divers câbles et haubans qui contribuent au charme de ce modèle.
Il est toujours possible de présenter la maquette sans haubanage ni câbles de commande, les différents mâts assurant une rigidité suffisante à la maquette. Ceci dit, il serait dommage de faire l'impasse sur haubanage. Il n'est pas particulièrement difficile à réaliser, même sur une maquette en papier.Réalisation classique : fil à coudre ou à gant (fil au chinois), fil de pêche, etc. Le plus délicat est d'assurer une tension correcte et permanente ce qui n'est pas évident avec une maquette surtout en en papier.
Suggestion : le fil de cuivre. Dans la réalité les câbles ont un diamètre de 3mm environ soit 1/10mm à notre échelle. Les solutions évoquées ci-dessus présentent souvent un diamètre trop important et leur pose est délicate (tension). On trouve du fil d'acier en 1/10mm. Il est livré en bobine, ce qui le rend difficile à redresser (effet ressort). La "Rolls" des solutions existe. Je la tiens d'un modéliste marine ancienne en bois et depuis je l'ai adoptée. Dans la pochette est joint le fil de cuivre nécessaire pour le réaliser . Pour la méthode, accès direct ICI
La distribution de la maquette
La maquette est disponible en ligne sur le site Ecardmodels.com
https://ecardmodels.com/product/1-33-peyret-taupin-paper-model
Destinant ce modèles plutôt à des maquettistes occasionnels que "moustachus", il sera aussi proposé lors d'expositions sous forme d'une pochette avec les matériaux complémentaires nécessaires au montage (pas toujours faciles à se procurer): fil d'acier (corde à piano), carton fort de 1mm pour la structure et même un bobineau de fil de cuivre pour réaliser câbles et haubans suivant la méthode proposée ci-dessus.
Un aperçu des planches, juste pour vous donner envie....
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