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Par CRIQUET le 20 Août 2023 à 12:15
POTEZ VIII (prototype)
Premier avion, au monde, à vocation touristique et conçu comme tel.
Un peu d'histoire.
Avec ses deux places en tandem, le Potez VIII, baptisé "Zizi", fut le premier avion de tourisme conçu comme tel, au monde.
L'appareil était une production 100% Potez, y compris le moteur.
Le moteur étant positionné verticalement, il entrainait l'hélice par l'intermédiaire d'un renvoi d'angle à 90°. Seul le prototype en fut équipé. Pour des raisons de fiabilité, le moteur fera vite place à des moteurs rotatifs ou en étoile plus conventionnels.
Le Potez VIII fut décliné en plusieurs versions: biplace, en tandem ou cote à cote, à train classique, hydravion et même planeur.
L'appareil effectua son premier vol le 9 juin 1920. Au total, une trentaine d'appareils furent construits.
Documentation.
La documentation relative au prototype du Potez VIII est relativement limitée. L'essentiel de ce qu'il est possible de regrouper sur le sujet figure dans le livre "Les avions Potez" de Coroller et Ledet aux éditions Lela Presse.
Le plan (intégrant les contraintes propres aux maquettes papier) a été extrapolé des dessins au 1:48 proposés dans l'ouvrage (ceux-ci portant plutôt sur les versions ultérieures).
Quelques informations complémentaires ainsi qu'une étude des rares photos disponibles ICI ont permis de restituer, au mieux, l'allure si particulière de ce petit Potez VIII.
Caractéristiques dimensionnelles et techniques intéressantes:
La voilure
Plan supérieur envergure 8m profondeur 1.40m
Plan inférieur envergure 6.80m profondeur 1.40m
Entre plan 1.47m
Ossature (longerons et nervures duralumin) entoilée.
Plan fixe
Envergure 2.40m
Ossature duralumin entoilée.
Le fuselage
Je retiendrai 5m70. La longueur de 4m70 mentionnée dans le livre "Les avions Potez" me semble irréaliste. Erreur typographique?.
Ossature bois recouverte de contre plaqué vissé. Le dessus du fuselage est recouvert, partiellement, d'éléments "tôlés".
Atterrisseur
4 roues et crosse pour freinage
Amortisseurs sandows
La maquette.
Les photos disponibles montrent de sensibles différences, au niveau du fuselage, d'une version à l'autre. Les photos du prototype sont peu nombreuses. Je me suis plus attaché à reproduire tout ce qui fait l'originalité de cette version initiale du Potez VIII plutôt que d'essayer de coller au plus prêt à la réalité.
Ainsi, pour que la place avant puisse offrir un maximum d'espace libre au passager "touriste", j'ai supposé que seule la place arrière (occupée par le pilote), a été dotée d'un tableau de bord et d'un "manche à balai".
Sinon, les difficultés que peut présenter le montage d'un tel modèle sont celles généralement propres aux biplans, auxquelles viens s'ajouter l'originalité d'un train d'atterrissage à quatre roues.
Le montage.
Comme c'est généralement le cas pour tous mes modèles à cette échelle, le montage nécessite un minimum d'expérience en maquettisme papier. Je me contenterai seulement d'en illustrer les principales phases en les accompagnant d'un commentaire.
Fuselage.
Le meilleur moyen de s'assurer une géométrie finale correcte est de doter la maquette d'un minimum de structure appelée à recevoir le revêtement.
Équipement minimaliste mais plausible (sièges équipés de ceintures, tableau de bord et manche en place arrière). Choix du fil de laiton 8/10 faisant office de longeron de l'aile inférieure pour faciliter le calage des ailes (dièdre). Collage cyano des éléments métalliques.
Les ailes.
La forme particulière des ailes, avec un profil de corde et d'épaisseur réduite au niveau de l'emplanture, en complique, quelque peu, la réalisation.
Mode opératoire suggéré:
après découpage, percer les trous de 0.5mm pour les pieds des mats, puis marquer par l'intérieur le pli au niveau de l'intrados du saumon. Le bord d'attaque sera mis en forme après humidification (interne) de la zone concernée. L'aile pourra alors être refermée par un fin collage du bord de fuite, des bandelettes de papier facilitant la jonction des éléments du revêtement au niveau de l'emplanture. Festonnage du bord de fuite puis roulage pour donner le profil creux à l'aile. On pourra alors glisser dans les ailes supérieures leurs longerons puis fermer les saumons. Les ailes inférieures seront enfilées sur les tiges de laiton. la malléabilité de ce matériau permettra de donner facilement aux ailes le dièdre adéquat.
Mise en forme Pattes de jonction
Fermeture de l'emplanture Roulage après festonnage
Empennage.
Pouvoir le doter de gouvernes braquées ajoute au réalisme de la maquette et ne complique pas particulièrement sa réalisation.
A noter les bords de l'âme en bristol
en retrait par rapport à ceux du revêtement.
Une âme en bristol donnera une épaisseur plausible et assurera une bonne rectitude de ses composants. Les dimensions de ces âmes seront légèrement inférieure à celles des revêtements permettant de donner au bord de fuite (festonné) une certaine finesse. Je ne peut que conseiller de donner un certain braquage aux gouvernes qui contribuera à donner plus de vie au modèle. Pour ce, une incision à mi épaisseur, au niveau des articulations, facilitera le braquage.
Le moteur.
Peu de documents disponibles le concernant. Son conception est une interprétation plausible de photos de 3/4 droite et gauche et d'un plan en coupe figurant ci-dessous.
Documentation minimaliste, mais suffisante, pour une représentation assez fidèle du moteur (et de son environnement) au 1:66.
Positionnement des ailes.
La principale difficulté concerne l'implantation de la cabane qui supporte l'aile supérieure. Les mats pénètrent dans le revêtement supérieur du fuselage et dans une lumière au centre de l'intrados de l'aile supérieure. Se baser sur le profil de la planche 1 pour positionner correctement l'ensemble.
Noter l'implantation de la cabane sur le fuselage.
Mode opératoire suggéré:
Collage des mats à l'intrados de l'aile supérieur sans se préoccuper de leur inclinaison. Coller l'emplanture des demi ailes supérieures au sommet de la cabane. Glisser les demi ailes inférieures sur leurs longerons en fil de laiton. Collage des pieds des mats à l'extrados des demi ailes inférieures. Une fois la colle sèche coller les emplantures de ces dernières contre le fuselage en veillant à ne pas introduire de flèche, les bords d'attaques des ailes étant bien perpendiculaires au fuselage. Les mats, correctement positionnés assureront le dièdre des ailes tout en assurant le parallélisme entre elles.
Le train d'atterrissage.
Il contribue à l'originalité du modèle. Sa réalisation, contrairement aux apparences, ne présente pas de difficulté particulière, juste un peu de soin et de patience.
A noter, le système de freinage consistant en une crosse actionnée depuis le poste de pilotage et qui venait labourer le sol pour freiner l'avion.
On remarque aussi le carter d'huile sous le bloc moteur et la tubulure d'échappement.
Téléchargement des planches.
Les deux planches de la maquette, au format A4 en pdf (2Mo environ la planche), sont téléchargeables gratuitement en cliquant sur les vignettes ci-dessous.
Et pour aller plus loin....
Les tubulures d'admission et d'échappement sont réalisées en fil pour soudure à l'étain.
Les haubans sont tirés d'aiguilles d'entomologistes (diamètre 2/10: le plus fin) quand leur longueur le permet. Sinon en corde à piano 3/10 pour les plus longs. La différence de diamètre ne se remarque pas. L’apprêt noir qui recouvre les aiguilles peut éventuellement être retiré pour retrouver l'acier nu.
On peut représenter les câbles de commande (les renvois, repère 14, figurent sur la planche 2). Les plus pointilleux peuvent les réaliser en corde à piano de 1/10. Difficulté: tirer des portions bien rectilignes d'un matériau fourni en bobine, pour, finalement, un résultat quasi invisible. Je les ai réalisées, à mon habitude, en fil de laiton (redressé à la flamme). Leur diamètre un peu plus fort ne dénature pas l'aspect final du modèle...et on les voit!
Les commandes d'ailerons sont simulées par les tiges repère X10. En fait, la commande se fait par un renvoi d'angle à la base (un peu comme sur les Spad) d’où la partie coudée en bas de la tige, censée représenter le dit renvoi. Pas évident, on doit pouvoir faire mieux.
Je n'ai pas représenté les sandows de suspension du train. A cette échelle....
A propos....
Une maquette ne présente de l’intérêt, à mes yeux, que dans la mesure où elle est prétexte à partager une belle histoire. La maquette en est alors l'illustration, que celle-ci soit finalement assemblée ou conservée sous sa présentation en planches.
Cette maquette marque un retour de ma part aux avions français peu connus qui ont une histoire à partager. L'échelle du 1/66 est, en quelque sorte, ma marque de fabrique (je m'en suis déjà expliqué).
Je suis conscient que les sujets que je traite n’intéresseront qu'un nombre restreint de personnes. Qu'à cela ne tienne. Ils m'ont permis de lier des liens d'amitié avec de vrais passionnés par l'histoire aéronautique ou des maquettistes de talent. Un mix des deux (concernant le papier) est exceptionnel, mais existe.
Les férus d'histoire intégreront sans doute les planches à leur documentation, laissant l'assemblage du modèle aux plus maquettistes d'entre eux, avec la possibilité de la ramener à une échelle "anglo saxonne" voisine et plus courante du 1:48 ou du 1:72.
Merci aux premiers de partager leur savoir par leur aide et leurs suggestions, et aux seconds d'assembler mes modèles contribuant ainsi à faire revivre quelques belles pages de notre aviation française.
Pour vous donner envie.
Bons vols.
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Par CRIQUET le 1 Février 2022 à 14:06
Les décorations connues ou complètes des Spad XIII de début de série sont peu nombreuses.
Celle de Jacques Roques, flanquée de l'emblématique gallinacé de la SPA48, compte parmi les plus belles
Les fabricants de maquettes en plastique ne s'y sont pas trompés. On la retrouve sur nombre de maquettes de Spad.
A mon tour, j'ai succombé à la tentation!
Un peu d'histoire
En octobre 1916, l'escadrille N48 (alors équipée de Nieuport, d’où le N) devant adopter un insigne collectif, le Cne Georges Matton, commandant de l'escadrille et le Ltt Armand Galliot de Turenne, choisissent de doter la N48 d'un oiseau.
Ils choisissent celui qui représente le mieux la France, un superbe coq de basse-cour. Cet oiseau, qui fera l'unanimité, sera désormais le parfait emblème de leur unité. Il sera représenté en buste par Jacques Nam (dessinateur et peintre français) dans un cercle généralement bleu ciel (source Albindenis.free.fr).
Jacques Roques (1897 - 1988) fut un As français d'origine suisse. Rappelons qu'un As est titulaire d'au moins 5 victoires homologuées.
Titulaire de 5 victoires sures et 3 probables, il en fut une des figures les plus hautes en couleur.
Expérimenté, il a piloté une cinquantaine d'appareils différents, et effectua 2342 heures de vol dont 564 de guerre durant les deux conflits.
Toute la carrière de Jacques Roques durant la première guerre mondiale se déroula au sein de la N48 devenue la SPA48 lorsque celle ci fut équipée de Spad.
Le Spad XIII S1893 lui fut affecté, en janvier 1918 , lorsque l'escadrille s'installa à Villeneuve Les Vertus (Marne).
Documentation
Je ne m'appesantirai pas sur l'histoire des avions Spad et du Spad XIII en particulier les ouvrages traitant du sujet abondent (voir paragraphe documentation ci-dessous).
Signalons juste que ce Spad XIII est un des premiers de série. Les principales caractéristiques de cette version consistent en des saumons d'ailes de forme arrondie, des raidisseurs en lieu et place des renforts de mats frontaux de cabane et en l'absence (éventuelle) des panneaux latéraux d'accès au moteur.
Le Spad XIII S1893 devant un hangar Bessonneau. Tout un symbole. (source SHAA)
La maquette
Elle a été dessinée à partir du plan paru dans le Windsock Datafile 32 dédié au Spad XIII (plan de Doug Carrick) et du beau "3 vues" œuvre de T Dekker paru dans un cahier spécial (2008?) de la revue "Avions" dédiée aux As français de 1918.
Avec de tels documents à disposition, l'envie était trop forte j'ai craqué.
Comme pour tous les biplans largement haubanés, son montage nécessite une certaine expérience. Inutile de préciser que tous les collages sont à réaliser bord à bord. Échelle oblige.
Je me contenterai donc d'évoquer quelques points particuliers qui peuvent poser problème, les indications portées sur les planches de la maquette devraient être suffisantes pour mener à bien le montage de la maquette.
Poste de pilotage
Suffisamment détaillé pour se mettre à l'abri d'un regard averti (voir un tantinet pervers....c'est selon).
Si, comme moi, vous représentez les gouvernes de profondeur et de direction légèrement braquées, pensez à mettre le palonnier et le manche dans des positions en rapport Palonnier poussé du coté du braquage de la dérive et manche en avant, position naturelle de ce dernier quand l'appareil était au sol (du au poids de la gouverne amenant le manche dans cette position).
Bâti de montage
Indispensable ne serais ce que pour la réalisation du haubanage le mien est constitué d'une base en carton plume et de chutes de balsa pour caler les éléments et faciliter les opérations.
Calage du fuselage et de l'aile inférieure: accès idéal pour placer tout ce qui deviendra impossible une fois l'aile supérieure en place (Vickers, échappements, pare brise etc)
Echappements:
la solution proposée pour leur réalisation est inspirée de celles retenues pour certains modèles au 1/33. Sa mise en œuvre au 1/66 est délicate malgré le soin apporté à leur réalisation, le rendu n'était pas au rendez-vous. Le papier a ses limites....moi aussi!
J'ai finalement opté pour une réalisation à partir de profilés de styrène "Evergreen" (pub gratuite).
Ceux qui sont rompus au maquettisme plastique pourront aussi les réaliser à partir de chutes de grappes de démoulage, étirées à la flamme.
Mats et haubanage:
Avant toutes chose, il convient de positionner l'aile supérieure
Attention: le bord d'attaque de l'aile supérieure est à positionner 1.5mm en avant de celui de l'aile inférieure.
Les mats donnent la mesure de l'entre plans.
Cales: carton, balsa...un léger coup de cutter libérera l'ensemble en fin d'assemblage....et le bâti sera prêt à recevoir le fuselage de Spad suivant!
Calage de la voilure supérieure. Simple, il dégage bien l'entre plans Indispensable pour un travail en toute sérénité.
En attendant, les mats sont collés d'abord à l'extrados des demi ailes inférieures, bien sur les repères. Dès que la colle commence à prendre (quelques secondes....c'est formidable la colle vinylique), les immobiliser bien verticaux par une goutte de colle à l'intrados de l'aile supérieure.
Le haubanage est réalisé en fil de cuivre 2/10 ce fil étant livré en bobines, il est nécessaire de le redresser (voir article sur le sujet dans PMP le Mag n°2). Accès par la page d'accueil du site.
Le collage se fait brin par brin, un compas à pointes sèches s'avère bien pratique pour déterminer la longueur de chacun des brins Collage par micro gouttes de cyano fluide. l'opération demande du soin mais n'est pas particulièrement difficile à réaliser si l'on réfléchi à un ordre de montage rationnel. Si certains collages s'avèrent acrobatiques, un accélérateur en bombe spécial cyano facilitera les choses.
Tant que l'on y est
On peut représenter le système de commande des ailerons, plutôt original sur les Spad, et, une fois l'ensemble extrait du bâti, le marche pied sur le flanc gauche facilitant l'accès à bord.
Le train d'atterrissage:
Une fois "démoulé", l'ensemble ailes/fuselage, et admiré le travail, on va pouvoir procéder à la mise en place du train d'atterrissage.
Là je me suis fait plaisir en reproduisant au mieux le système d'amortissement par sandows.
L'axe des roues (en réalité deux demi axes articulés) débat dans une lumière verticale pratiquée dans les jambes de train. Les deux tiges latérales servent à l'encrage des sandows qui appuient sur les axes des roues et font office d'amortisseurs.
Une fois le pseudo sandow (fil à gant) mis en place, les tiges latérales sont recoupées à raz de l'enroulement de ce dernier, et l'axe principal reçoit les roues après mise à la bonne longueur...et....on ne voit plus grand chose, mais quel plaisir de savoir qu'on l'a réalisé!
La documentation
Liste non exhaustive, mais citons:
L'incontournable Windstock Datafile de JM Bruce avec un superbe plan multi vues qui m'a servi à l'élaboration de la maquette.
Les revues "Avions" n° 44 et 45 concernant Jacques Roques et sa carrière.
De plus, je me suis appuyé sur une remarquable présentation de la maquette de cet appareil au 1/72, parue dans la revue de maquettisme plastique Wingmaster n°61 (2007) sous la plume de B Pautigny: un orfèvre!
Restait à essayer de faire aussi bien....en papier.
Concernant l'histoire de la SPA48 voir l'excellente rubrique de D. Albin http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille048.htm
Débriefing
La principale difficulté réside dans la réalisation de la mature et du haubanage mais il fallait si attendre, c'est tout le charme des maquettes bi plans.
Les planches de la maquette:
Téléchargement des 3 planches au format A4, 2Mo environ la planche.
Planche 1 Planche 2 recto Planche 2 verso
Ou prochainement sur le site de mon ami Pierre: https://carton.pierreg.org/
Quelques photos de la maquette
Bons vols!
Bons vols.
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Par CRIQUET le 18 Septembre 2021 à 14:32
Un peu d'histoire
Au cours des années d’entre-deux-guerres, l’aviation commerciale connut son développement le plus important. Des compagnies aériennes apparurent, d’autres disparurent après des existences éphémères. Il en fut de même des avionneurs. Parmi les constructeurs qui ne firent que passer, il y eut l’industriel français Dyle & Bacalan installé à Bordeaux. L’un de ses avions les plus emblématiques fut le trimoteur de transport DB70.
À partir de 1925-1926 les compagnies aériennes américaines et européennes entendent développer un transport aérien plus massif. Seuls dix à douze passagers pouvaient prendre place à bord d’avions de ligne, souvent dérivés de bombardiers de la première guerre mondiale. Le chantier navale Dyle & Bacalan, qui avait ouvert en 1923 un atelier aéronautique, décida alors de développer un avion de ligne capable de transporter trente passagers sur une distance de 1000 kilomètres.
C’était pour l’époque très ambitieux, d’autant que Dyle & Bacalan n’avait aucune réputation dans l’aéronautique. Aussi les dirigeants bordelais décidèrent'ils d’engager l’ingénieur belge Louis de Monge qui s’était fait alors un nom dans l’étude des ailes volantes et des fuselages porteurs. Ainsi naquit le Dyle et Bacalan DB70
Extérieurement l'avion se présentait sous la forme d’un trimoteur à aile haute cantilever haubanée de construction entièrement métallique. Son architecture était de type bipoutre relié par un tronçon central. C’est là que les vingt-huit passagers prenaient place tandis que les trois membres d’équipage s’installaient dans un poste de pilotage légèrement surélevé. L’avion de ligne était doté d’un train d’atterrissage classique fixe renforcé afin de permettre l’atterrissage sur des pistes en terre. C’est dans cette configuration que le premier vol de l’avion eut lieu le 15 novembre 1929.
Dès sa sortie, la presse française, mais aussi celle d’autres pays comme la Belgique ou le Royaume-Uni, se prirent de passion pour cet avion hors norme. Malgré des tournées promotionnelles réalisées dans toute l’Europe, aucune commande ne se concrétisa. Pourtant le DB-70 enchaînait les heures de vol tout en poursuivant ses essais.
Début 1931 la majorité des grandes compagnies aériennes européennes contactées avaient refusés cet avion jugé trop gros. Aucun transporteur ne voyait alors l’intérêt de transporter vingt-huit passagers quand la norme était à vingt au grand maximum. En mai de la même année, le constructeur tenta le tout pour le tout en réalisant un vol sans escale entre Paris et Marseille en à peine plus de cinq heures. Le DB-70 embarquait des journalistes et photographes. Mais là encore rien ne fit, et l’avion restait invendable.À la même époque l’Aéronautique Militaire Française s’intéressa à l’avion. La mode était alors au parachutage de troupes. Le gros trimoteur de Dyle & Bacalan semblait une option plaisante. Aussi en septembre 1931 le prototype du DB-70 fut réquisitionné par le ministère de la guerre afin de le transformer en avion de transport tactique. De vingt-huit passagers désormais l’avion pouvait emporter trente-deux parachutistes armés et équipés.
Repeint à la va-vite aux couleurs militaires françaises l’avion fut engagé une première fois dans une série d’exercices en décembre 1931. Lent mais volant assez haut le Dyle & Bacalan DB-70 représentait au final un avion assez spacieux pour la mission qui lui était dédiée. Il fut de nouveau engagé dans des missions d’entraînement au parachutage durant toute l’année 1932. Et cette même année l’Aéronautique Militaire Française le fit voler durant une manœuvre de grande ampleur dans l’Aisne avec des éléments belges et britanniques.
Il resta en service jusque fin 1934 sans jamais qu’aucun autre exemplaire ne soit commandé par les militaires français et en février 1935 fut envoyé à la casse.Plus gros avion conçu et assemblé en France lorsqu’il réalisa son premier vol le Dyle & Bacalan DB-70 retomba vite dans l’oubli. A la même époque l'ingénieur allemand Hugo Junkers. s' inspira des travaux du comte de Monge pour concevoir son révolutionnaire G.38 qui ne connut pas beaucoup plus de succès.
A ma connaissance la seule maquette existante est en "scratch" plastique au 1/72. Elle est l’œuvre d'un modéliste adepte de cette discipline: Gilles Mazon qui, comme moi, manifeste un intérêt particulier pour les avions hors du commun. Merci Gilles pour ta réactivité lorsque l'on fait appel à ton savoir.
Documentation
- L'hebdomadaire "Les Ailes", dans son n°439 du 14 nov. 1929 nous présente le DB70 dans sa rubrique "Les ailes s'ouvrent".
- Michel Borget, dans les Fana de l'Aviation n°8 et 9 (février et mars 1970.....) a traité du sujet. Dans cette étude figure un plan 3 vues de bonne dimension, complété par une vue en coupe de la partie centrale de l'aile et un croquis de son aménagement (repris du n° 127 de la revue l'Aéronautique de décembre 1929).
Aménagement intérieur extrait de la revue l'Aéronautique (déc.1929 source Gallica)
-L'étude du DB70 est reprise par le même auteur, dans le Fana de l'Aviation n°392 (juillet 2002). De nouvelles photos complètent cette présentation ainsi qu'un dessin couleur de Lucien Perinotto représentant l'appareil en vol.
Je vous propose une récapitulation "maquettiste" de toutes les informations utiles recueillies.
Voilure
Constituée par un corps central sur lequel viennent se fixer tous les autres éléments de l'appareil: ailes latérales, bâtis-moteurs, fuselage, train d'atterrissage. le corps central est doté d'un profil biconvexe dissymétrique extrêmement épais. La largeur de cet élément est de 8.56m en y incluant les deux fuselages latéraux. La longueur est de 10.20m et l'épaisseur de 2.40m
La voilure proprement dite comprend deux plans rectangulaires à profil plans convexes et présentent un dièdre de 3°. Le profil d'aile semi-épais est doté d'une corde de 4.80m pour une épaisseur de 0.61mLes saumons étaient de forme elliptique.
L'envergure totale était de 37m.
Fuselage
Rien à signaler de plus que les infos présentent sur le plan 3 vues.
Train d' atterrissage
La voie est de 8.50m (une coquille s'est glissée dans le Fana en lui donnant une valeur de 6.70m incompatible avec le plan 3 vues) .Le train est constitué de deux roues jumelées de 1300mm x 275mm de diamètre. Les béquilles arrières sont orientables.
Empennage horizontal
Il présentait une envergure de 13.40m pour 1.7m de corde.
Groupe moto-propulseur
Les trois moteurs étaient des Hispano-Suiza 12Lbr 12 cylindres en V à 60° entrainant par l'intermédiaire d'un réducteur des hélices bipales en bois.
Mais il reste des points pour qui feront l'objet ,d'une libre interprétation de ma part. Par exemple: le poste de pilotage qui était à l'origine à l'air libre puis fermé par la suite et pour lequel on dispose que de peu d'informations, ou le positionnement des escaliers d'accès des fuselages latéraux....
La maquette
Cette maquette avec ses 56cm d'envergure est la plus imposante que j'ai dessinée à ce jour. Un "monstre" au 1/66. Si un soin particulier a été apporté au repérages des différentes pièces, j'ai renoncé à des indications de montage aussi poussées que je le propose habituellement. . L'élaboration d'une notice de montage pour un tel modèle peut prendre autant de temps que l'étude de la maquette proprement dite.
Généralités:
L'importante surface vitrée fait l'originalité de ce modèle. Il aurait été dommage de la reproduire en trompe l’œil. il a donc fallut en tenir compte lors du dessin de la structure et, de ce fait, faire figurer un minimum d' aménagements intérieurs. Faute de documentation, l'interprétation des rares photos et un peu d'imagination ont permis de rendre plausible tout ce qui pourrait être accessible à un œil quelque pervers.
A mon habitude, tous les collages se font bord à bord avec renforcement par une bandelette de papier de soie chaque fois que possible.
Après impression, les planches sont protégés par application d'un voile de fixatif. Cela leur donne une relative protection à l'humidité, tout en évitant aux couleurs de ternir avec le temps.
Enfin, pour le collage des planches en papier de 80g sur leur cartons de renfort, je privilégie la colle contact en bombe. La vinylique a tendance à détremper le papier avec les conséquences que l'on peut imaginer sur les caractéristiques dimensionnelles des pièces.
Nacelle centrale (poste de pilotage).
La feuille de rhodoïd, dont la partie supérieure constitue les cotés de la verrière, est prise en sandwich entre l'habillage intérieur (E9) et extérieur (E21) des flancs. Cette solution épargne un montage "en l'air" de la verrière pas toujours évident lorsqu'elle est à facettes. Le collage des parties transparentes entre elles est suffisamment délicat à réaliser proprement pour ne pas en rajouter! Coller d'abord l'habillage intérieur (E9) sur le transparent puis dégager de ce dernier la partie correspondant au profil de l'aile. L'habillage extérieur(E21) est plus étendu que nécessaire. Le coller en faisant coïncider le contour du profil et la ligne de référence que constitue la base horizontale de la verrière. L'excédent d'habillage sera simplement arasé.
Si l'on opte pour une gouverne de profondeur avec un certain braquage (vers les bas de préférence), penser à positionner les manches dans une position cohérente (inclinés vers l'avant dans ce cas). Cela donne un peu de vie au modèle. Si, si.....vous trouverez bien un esprit pinailleur pour vous en faire la remarque si tel n'était pas le cas.
Les différents panneaux constituant la verrière sont assemblés à la colle vinylique plus aisée à utiliser que la cyano. J'ai un faible pour la "kraft bond" de Tamiya dont la viscosité est parfaitement adaptée à ce genre de collage. De plus je lui trouve un pouvoir collant supérieur aux colles à bois traditionnelles. (Une impression peut être. Chacun a ses marottes!)
Pour les montants de verrière, j'ai opté pour des bandelettes de papier imprimées recto verso (bleu et gris metal) collées à la vinylique. On peut aussi les peindre en se servant de caches, mais il est assez difficile de trouver la bonne nuance de peinture bleu en accord avec celle issue de l'impression.
Nacelles moteur latérales.
On notera la présence d'équipements communs aux 3 nacelles moteur: radiateur d'huile, écope etc
Il n'y a pas de structure. Seule une rondelle (E1, E2) garantie une forme bien circulaire à l'extrémité, .Le montage se fait donc "en l'air". La forme du profil de l'aile centrale sera découpé une fois les nacelles terminées toujours pour garantir une bonne géométrie de l'ensemble tout au long de leur réalisation.
Toutes les nacelles sont coiffées de la même partie conique (E14,E15)
Équipements des nacelles.
Radiateurs eau (10) et huile (E19) dessous. Prise d'air?(E18) en forme de demi cylindre sur les faces latérales externes (coté gauche pour la nacelle centrale) et les caches culbuteurs (E16) qui demanderont un certain travail d'ajustement pour épouser au mieux la forme du capotage. Quelques ouïes sont rajoutées sur une plaquette (E17) qui se positionne à cheval, comme le radiateur d'huile (E17) sur le plan de joint du capotage. Les tubulures d'échappement pourront être tirées de micro tubes (aiguilles de seringue, par exemple). C'est à peu près tout ce qu'il est possible d'identifier de façon formelle comme équipements au vu des quelques photos disponibles.
A noter sur les faces externes des nacelles latérales les portes d'accès à une coursive qui court parallèlement au bord d'attaque de l'aile et dont l'accès est réservé à l'équipage. J'ai aménagé de façon la plus rationnelle possible cette partie en fonction des quelques indications que j'ai pu trouver. Cette coursive est bien visible au travers des grandes baies vitrées qui courent le long du bord d'attaque. De même que la "promenade vitrée" réservée aux passagers, parallèle à la coursive. Les plus pinailleurs pourront même "ouvrir" les portes d'accès à ce couloir (la structure a été imaginée en tenant compte de cette éventualité) ce qui nécessitera un aménagement plus "poussé"( et purement hypothétique) de ce dernier.
Il faut dire qu'au départ j'avais imaginé un éclairage intérieur de cette maquette. J'y ai finalement renoncé sans pour autant omettre de représenter au mieux les aménagements intérieurs dont la présence se devine à travers les vitrages!
Tronçon central de l'aile
Sur cet élément viendront se greffer les fuseaux latéraux et les ailes. Pas de difficulté particulière mais de son bon équerrage dépendra la géométrie de l'ensemble.
Poste du navigateur, panneaux moteurs....on ne verra plus grand chose une fois le nez en place. Mais tout y est! Ou presque....
Je me suis attaché à réaliser de façon plausible la partie visible à travers la grande baie vitrée du bord d'attaque. Coursive courant le long de ce dernier permettant à l'équipage de communiquer entre eux mais aussi aux mécaniciens d'accéder directement aux moteurs....en vol. L'enfoncement dans lequel officie le navigateur a été aménagé de même que l'escalier permettant d'accéder au poste de pilotage....et au moteur central.
A noter les éléments de structure tubulaire en fil de cuivre soudé à l'étain. Au final, pratiquement rien ne sera visible mais qu'elle satisfaction de savoir de l'avoir réalisé.
Le recouvrement (F20) de cette partie se fera après la pose des fuseaux moteurs et de la partie transparente qui constitue le bord d'attaque de l'aile. Il va de soi que plus grand soin sera apporté à l'ajustement des différents éléments entre eux ainsi qu'au respect de la géométrie de l'ensemble.
Fuselages latéraux
Bienvenue à bord!
L'aménagement intérieur se devine à travers les larges fenêtres. Cela m'a obligé à accorder un minimum de soin à sa réalisation. Sièges en rotin, tableaux des années trente sur un revêtement "art déco" des cloisons pour coller au mieux à la doc en ma possession dans l'esprit de l'équipement des cabines passagers des avions de l'époque.
L'ouverture donnant accès au "salon" central est seulement représentée en trompe l'oeil sur les flancs (FD3G et FG3D) l'aménagement de la
partie centrale de l'aile ne présentant aucun intérêt car invisible de l'extérieur.
Les fenêtres sont réalisées par encastrement d'une languette de rhodoïd dans un embrèvement réalisé sur la face extérieur des flancs (FD3D et FG3G) de façon à éviter toute sur épaisseur. De même, des rectangles de rhodoïd sont encastrés dans la face supérieure (FD1 et FG1). Ces derniers sont collés par l'intérieur de façon que leur face externe affleure.
Les fuselages latéraux seront soigneusement ajustées sur la structure de la portion "aile/fuselage" centrale avant la pose de leur recouvrement et leur mise en place définitive.
Les trois "appendices nasaux" pourront alors rejoindre leurs emplacements définitifs.
Train d'atterrissage et béquille arrière.
Jambe de train en fil de cuivre soudé à l'étain et roues tournées à mon habitude.
Les Ailes
le montage des ailes ne pose pas de problème particulier. Veiller seulement à préformer l'extrados du revêtement, l'intrados étant plat .A noter que l'aile présente un léger dièdre (cale A7). Initialement j'avais envisagé de faire pénétrer l'extrémité du longeron dans les fuseaux latéraux. En fait un simple collage de la nervure d'emplanture suffira, la présence des 4 mats obliques dotés d'une âme en cap sécuriseront les demi ailes en position.
Pour le montage des mats,le modèle sera placé sur le dos sur un bâti. La partie centrale du fuselage sera rehaussée de 11.5mm (l'extrémité des saumons en appui sur le bâti) pour obtenir le dièdre de 3°.
Empennages
Faible corde et grand allongement. La présence d'une cap de 10/10 qui court tout le long de l'envergure du plan fixe et du volet de la profondeur est indispensable. Difficile autrement de garantir la rectitude de tels éléments.
Hélices.
Elles n'ont pas le même sens de rotation. Moteur gauche, sens anti horaire, les deux autres, sens horaire.
Équipements divers
- Phares d'atterrissage et feux de position
- Tube pitot
Optionnel
Je me suis réservé la possibilité de représenter la trappe d'accès centrale à la cabine passager ouverte. Par contre, je n'ai pas donné cette possibilité à celles des fuseaux latéraux ne sachant pas trop comment les positionner par rapport aux cabines passagers respectives. En arrière de la cloison arrière de la cabine passager? auquel cas la disposition des sièges contre celle ci est incohérente (voir croquis d'aménagement). A moins que celles-ci ne fussent aménagées que pour la version militarisée de l'appareil? Mystère.
Les planches de la maquette:
Téléchargement des 20 planches au format A4, 2Mo environ la planche.
Cliquer sur les éléments ci-dessous pour les télécharger.
Planche 1 Planche 2 Planche 3 Planche 4 Planche 5 Planche 6 Planche 7 Planche 8 Planche 9 Planche 10
Planche11 Planch12 Planche13 Planche14 Planche15 Planche16 Planche17 Planche18 Planche19 Planche20
ou prochainement sur le site de mon ami Pierre:
http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm
Debriefing
Bien que l'on puisse supposer que l'agrandissement de la surface vitrée frontale ait été réalisée à la demande de l'armée, j'ai considéré que cette extension (du plus bel effet à mes yeux) aurait pu apparaitre à la fin de l'histoire du DB70, sous immatriculation civile. Elle aurait constitué un atout commercial supplémentaire, donnant un surcroit de luminosité à la coursive réservée aux passagers (parallèle au bord d'attaque de l'aile) avant d'accroitre le visuel des équipages militaires.
Noter l'extension de la partie vitrée, l'insigne sur le flanc et la tenue des personnages.....période militaire selon toute vraisemblance......
Pour en savoir plus
Intégralité de la documentation que j'ai pu réunir sur le sujet pour réaliser la maquette.
- Les Ailes du 14 novembre 1929 VOIR (source Gallica)
- L'Aéronautique de décembre 1929 VOIR (source Gallica)
- A noter le compte rendu dans "Les ailes" du 21 novembre 1929 du premier vol par un journaliste ayant été invité à y participer VOIR (source Gallica)
Photothèque: VOIR
Quelques photos de la maquette:
Bons vols.
1 commentaire -
Par CRIQUET le 7 Mai 2021 à 16:52
Un peu d'histoire
Dans les années 30, les ateliers S. Poite, étaient bien connus dans le monde de l'aviation comme spécialistes des réservoirs en métal léger. Ils possédaient également un département pour la construction d'avions.
Plusieurs avionneurs préféraient confier la réalisation des parties métalliques de leurs prototypes à cette maison parfaitement outillée pour ces travaux et réunissant une maitrise aussi habile dans l'art délicat de la soudure autogène que dans celui du pliage, du découpage et de l'assemblage des tôles ou des profilés en alliages légers.
Cependant, à coté de ces travaux "en régie", les ateliers S. Poite ont mené à bien la construction d'un monoplan de tourisme fort intéressant en vue de participer au Concours National d'Avions de Tourisme.
Le S. Poite 3 un est monoplan cantilever à voilure basse qui, naturellement, avait été construit entièrement en métal. La finesse de cette machine était tout à fait remarquable: elle atteignait en effet 15.4, ce qui, pour un appareil à moteur, destiné à une utilisation pratique, était un joli résultat. Par ailleurs, les lignes et les aménagements du S. Poite 3 étaient fort séduisants. On remarquera aussi, les proportions des empennages, d'un allongement peu commun, devant assurer une très grande efficacité.Quand au prix de revient, du fait du type de construction choisi, il aurait du être sensiblement plus élevé que celui d'une construction traditionnelle en bois..
Le monoplan S. Poite subit ses essais à Etampes, sous la conduite du pilote Massot. L'appareil présentait immédiatement, de bonnes qualités de stabilité et de maniabilité .
Documentation
En toute évidence, rare sur le sujet. Elle se limite à une présentation de l'avion dans Les Ailes du 20 aout 1931 , et un descriptif technique illustré par G.Godeffroy, dans l'Aéronautique de septembre 1931 ,dont les croquis illustrant cette présentation sont issus.
Le même plan 3 vues minimaliste est repris dans les deux revues. Comme on peut s'y attendre il y a peu de photos disponibles.
Je vous propose une récapitulation "maquettiste" de toutes les informations utiles recueillies.
Voilure
L'avion biplace de tourisme S. Poite, type 3, est un monoplan cantilever à ailes surbaissées d'une finesse de 15.4 entièrement métallique.
La voilure est fractionnée en 3 éléments; le tronçon central, de forme rectangulaire, est encastré à demeure sous le fuselage. Les éléments latéraux, sensiblement triangulaires, viennent s'atteler de part et d'autre du plan médian par l'intermédiaire de ferrures permettant un démontage rapide. le profil de ces parties de la voilure s'amincit, à l'intrados seulement, de l'emplanture au bout d'aile De plus, chaque demi plan présente un léger dièdre latéral.
Les ailerons, sans compensation, sont, encastrés à une certaine distance des bords marginaux; ils sont entièrement métalliques, et comportent deux longerons liés par un revêtement travaillant en tôle de métal léger et formant un vaste caisson.
Fuselage
Le fuselage, de section rectangulaire, se termine par un étambot horizontal. sa charpente est formée uniquement par des tôles et de profilés en alliage léger. Elle se compose de trois parties facilement démontables, le bâti moteur, la partie antérieure habitable de la carlingue et au delà de celle-ci, l'élément très effilé qui supporte les empennages.
la partie supérieure du fuselage est pourvue d'une carrosserie prolongeant le carénage du groupe moto_propulseur. cette carrosserie, largement vitrée sous toutes ses faces, peut être aisément remplacée par un capotage torpédo muni de pare-brises.
L'aménagement de l'habitacle est très luxueux. Pilote et passager sont installés en tandem et disposent d'une double commande.
Toutes les gouvernes sont actionnées rigidement par tubes et biellettes. La commande des ailerons passe dans le bord d'attaque de la voilure.
L'accès à la cabine est assuré par deux portes qui s'ouvrent simultanément. Il y a deux larges panneaux dans le plafond. Pendant le vol, ces panneaux peuvent également s'ouvrir séparément pour permettre à l'équipage de sauter en parachute.
Empennage horizontal
L'empennage horizontal est monté en porte à faux en bout de fuselage. Il se compose d'un plan fixe et d'un volet unique, non compensé, pour la profondeur. Il est à profil épais et est réalisé en tôle de métal léger.
Groupe moto-propulseur
Équipé d'un moteur Renault de 95cv à quatre cylindres en ligne à refroidissement par air.
L'hélice est une Ratier métallique bipale.
Train d'atterrissage
Il a une voie de 2m40.
chaque demi train est enfermé dans un pantalon profilé. Les jambes du train sont amorties et les roues munies de freins.
Les pylônes du train sont utilisés comme soute à bagages. La paroi extérieure du carénage de chaque atterrisseur est pourvue, à cet effet, d'une porte donnant accès à un emplacement pouvant accueillir une petite valise.
La roue de béquille, orientable, est, elle aussi,amortie et carénée.
La maquette
Aucune indication concernant la couleur. Au vu des photos, on peut supposer que la couleur alu naturelle a été conservée. A celle ci, ont été rajoutés des motifs dans une teinte ne tranchant pas trop. J'ai donc adopté un gris clair, faute de pouvoir reproduire la couleur alu, et du bleu.
Deux difficultés pour la réalisation de cette maquette: La verrière (si le choix et fait de la réaliser transparente), et les jambes du train principal.
- La verrière:
Bien que de forme développable, se pose le problème des collages bord à bord et, de plus, à angle droit. Avec du rhodoîd ce n'est pas évident ne serais ce qu'au niveau du choix de la colle pour que celle-ci assure un collage suffisamment résistant et n'opacifiant pas le plastique.
J'ai donc choisi de la réaliser par emboutissage d'une feuille de rhodoïd préalablement chauffée, sur une forme reproduisant le volume intérieur de la verrière. Pour figurer les montants, on peut utiliser de la peinture et des caches. La difficulté résidera au niveau du bon choix de la teinte de la peinture pour qu'elle ne tranche pas avec la couleur générale de l'avion. Je propose une autre solution qui consiste à coller à la colle vinylique sur le rhodoîd une élément reprenant tout les montants de la verrière.
- Les carénages de roues du train principal:
Ceux-ci, bien que particulièrement proéminents comme l'on peut le voir sur les documents, ne dépassent guère le volume d'un grain de riz à l'échelle. La solution la plus simple consisterait à les tailler dans du bois tendre (par exemple), puis de les peindre.
J'ai choisi la difficulté en les reproduisant au mieux en papier (on est puriste ou on ne l'est pas). Dessin en 3D puis mise à plat et impression du développé ainsi obtenu. On obtient donc une sorte de fleur à 10 pétales qu'il faudra coller les uns aux autres, bord à bord, après les avoir préalablement mis en forme. Le galbe obtenu n'est pas aussi parfait que l'original, mais l'honneur est sauf....au prix d'un peu de patience et de soin. Il faut être conscient que nous sommes aux limites de ce qu'il est raisonnablement possible de faire dans la reproduction de forme non développables à cette échelle.
Les planches de la maquette:
Téléchargement des 3 planches au format A4, 2Mo environ la planche (cliquer sur les vignettes)
ou sur le site de mon ami Pierre:
https://carton.pierreg.org/projet/myproj.htm
Pour en savoir plus
Intégralité de la documentation que j'ai pu réunir sur le sujet (tout autres éléments seront les bienvenus)
- Les Ailes du 20 aout 1931 VOIR (source Gallica)
- L'Aéronautique de septembre 1931 VOIR (source Gallica)
A propos de la scénette:
J'ai voulu mettre en avant (autant que faire ce peu....) le fait que des coffres à bagages ont été ménagés dans les carénages des demi trains principaux. Pour ce j'ai ouvert la trappe d'accès de l'habillage du train gauche et j'ai positionné un personnage s’apprêtant à glisser son bagage dans la soute. Cet exercice devait demander une certaine souplesse vu la position reculée de la trappe par rapport au bord d'attaque de l'aile!
L'Hispano Suiza de 1930 est une maquette Alcan réduite au 1/66 pour s'intégrer dans la scénette.
Et pour finir les points délicats de la maquette:
Notez la forme particulière des carénages du train avec la trappe Notez la forme effilée de la voilure et la vaste verrière transparente,
ouverte donnant accès à la "mini" soute à bagages! prévue (sur le vrai) amovible, pour mise en configuration torpédo.
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